Créations milongueras (offline)

CRÉATIONS MILONGUERAS

 

Dans la culture tanguera, le terme «milonga» désigne le lieu de bal où se retrouvent les «milongueros», les adeptes du tango argentin en tant que danse sociale dénuée de tout enjeu professionnel.

_FGA6769_16

Depuis 2015, la compagnie Tres Esquinas a entamé un travail de recherche sous l’appellation “Création milonguera”. Le principe est de créer en un temps restreint une pièce chorégraphique interprétée par des couples de milongueros et conçue pour être présentée dans le cadre du bal.

Chaque nouvelle création se nourrit de la pratique originelle du tango argentin en tant que danse sociale. L’univers du bal et son évolution au cours du temps est ici l’axe d’écriture de chaque nouveau projet qui, dans sa mise-en-oeuvre chorégraphique, s’appuie sur les différents profils au sein de l’équipe des danseurs. Amateurs, mais pas moins passionnés, ce sont des personnes de tout âge et condition sociale qui mettent leurs expériences, leurs qualités et leurs différences au service d’un projet les exposant à l’appréciation de leurs pairs.

YO

Le premier volet, créé et présenté à Paris en décembre 2015, intitulé « Yo » (« Je » en espagnol), s’interroge sur le paradoxe du milonguero, pris entre son besoin de faire partie d’un groupe, d’une communauté pour se sentir exister en tant qu’individu et celui de revendiquer une pratique du tango humble et intime. 

Le milonguero est-il artiste ?

Dans la milonga, les rôles s’échangent en permanence, on passe du statut de spectateur à celui de danseur d’un tango à l’autre.

L’enjeu d’être en représentation ne fait-il pas partie des plaisirs de danser en milonga?

Qu’ils le veuillent ou non, le milonguero et la milonguera sont observés, appréciés et jugés. 

 

Dans le second volet, « Tú » (« Toi » en espagnol) créé et présenté à Gand en Belgique en mars 2016, la thématique abordée est celle des interactions entre hommes et femmes dans le cadre de la milonga.

À l’origine espace de rencontre normé entre hommes et femmes, la milonga est régie par de nombreux codes hérités des années 40, âge d’or du tango argentin. Les hommes y ont des devoirs qui leurs sont spécifiques, et les femmes des droits qui leurs sont réservés.

Comment cette étiquette, qui se révèle souvent sous les traits d’une galanterie exubérante, rencontre-t-elle nos mœurs actuelles ?

Huit milongueros et huit milongueras explorent par la danse les notions de distinction et de hiérarchie des rôles masculin et féminin au sein du bal.

 

 

FOR EXPORT

Une vision décalée, offerte par 4 couples de milongueros, d’un tango vulgarisé, le tango dit « for export ».

8 milongueros se retrouvent propulsés ambassadeurs d’une danse symbole du patrimoine de toute une nation. Un défi qu’ils ne sauraient relever qu’en puisant dans leurs sensibilités, tentant malgré tout de répondre aux attentes d’un public néophyte assoiffé d’exotisme et de virtuosité. 

 

CAMPEÓN

Un championnat dans lequel le stress des compétiteurs est exacerbé, l’autorité des juges toute puissante et la tension ambiante palpable.

Campeón, pièce chorégraphique interprétée par 7 couples de milongueros et 2 couples de tangueros professionnels, retranscrit les moments de vie foisonnant lors d’une compétition de tango argentin. Une atmosphère décalée, aux allures épiques, qui tourne en dérision les enjeux du championnat pour en faire le théâtre des rêves de gloire brisés face à un jury omnipotent. Une épopée lyrique et dansée, dans laquelle chaque milonguero peut voir le reflet de sa passion pour le tango, entre souffrance et extase.